Le cercle des amis
- Pierre O. Desautourre
- 5 mai 2019
- 2 min de lecture
(roman-feuilleton rédigée par Pierre-Olivier Desautourre)
Episode 4 (suite) Le groupe s’arrête en chemin et la discussion continue. Claude se tourne vers Robert et commence à gesticuler d’une manière vite et excitée. Robert fait quelques pas en arrière et touche le chien avec les talons de ses chaussures. Le chien commence à hurler. La dame se met devant lui pour le protéger.
-Excusez-moi, Madame, j’espère que votre chien n’est pas blessé et se porte bien, dit Robert d’un ton calme et rassurant.
-Voilà, la discussion t’excite, tu auras quand-même pu faire un peu attention. Même dans l’obscurité tu aurais pu le voir, lui reprocha Claude.
-C’est justement à cause de ton comportement menaçant, répondit Robert. Pourquoi vas-tu aussi violemment contre moi ? Je n’y peux rien de cette histoire de fête et je ne sais pas non plus pourquoi tu ne voulais pas participer à ce mariage.
-Monsieur, je vous prie de vous éloigner de mon chien. Il est très fragile et ne supporte aucune excitation. Vous êtes du Manoir ? demande la dame.
-Oui, nous rentrons du théâtre et faisons le petit trajet depuis l’arrêt du bus à pied.
-Je vous accompagne, j’habite une rue plus loin encore. Vous étiez donc aussi invité à ce mariage ? J’aurais bien voulu assister également, mais je ne fus pas invitée. Je ne connais pas personnellement les mariés, mais une amie m’a beaucoup parlé de ces gens. C’est un couple formidable, le mari fait une carrière splendide dans une banque. Ils s’offrent des fêtes avec toutes les exclusivités possibles et sont très heureux les deux. Surtout pour l’homme ce ne fut pas évident, car il a passé un temps très difficile dans sa jeunesse. On dit qu’il fut traumatisé par un événement très grave.
-Vous parlez de…, Robert ne termina pas la phrase et mit sa main sur la bouche.
-Vous connaissez l’homme ? demanda la dame.
-Non, non, ça doit être une confusion. Enfin, j’ai entendu parler. Un ami qui habite en Italie actuellement en saurait plus.
-Arrête enfin, Robert, intervint Claude. Je sais à quoi tu penses. C’est tout autre chose.
-Je ne sais pas de quoi vous parlez, mais d’après les dires de mon amie, le jeune marié fut à l’hôpital après une agression d’une personne inconnu, il avait porté plainte à la police. Pourtant, on n’a jamais trouvé l’auteur de cet acte horrible. Mais l’enquête se poursuit. Apparemment, il y avait une fête à proximité du crime. On ne connait toujours pas les gens qui ont participé à cette soirée sauvage d’après des témoignages des voisins. Voilà je vous quitte, bonne soirée.
La dame ouvrit le portail d’entrée de la maison située à côté d’un petit parc avec des statuettes chinoises en pierre dure. Dans l’ombre des buissons les plastiques prenaient l’air de petits diablotins semant confusion et discorde dans ce quartier bien rangé. Derrière les vitres d’une fenêtre de la maison voisine un rideau fut tiré et on entendit le grincement de la serrure d’une porte du balcon.



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