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Le cercle des amis

  • Photo du rédacteur: Pierre O. Desautourre
    Pierre O. Desautourre
  • 15 avr. 2019
  • 2 min de lecture

(roman-feuilleton rédigé par Pierre-Olivier Desautourre)


Episode 3 (suite) Les deux nouveaux passagers se sont enfin installés sur les sièges en face de Claude. Le bus démarre et rejoint la chaussée. Après quelques mètres, il s’arrête brusquement devant un feu rouge. Par le choc le chapeau de Charles tombe par terre et se coince entre le pied d’un siège et le chauffage électrique allumé. Une odeur désagréable se dégage.


Après une sonnerie de deux notes brèves en un intervalle sans signifiance, une voix de dame indiqua par le haut parleur le nom du prochain arrêt. En même temps elle répéta qu’il était interdit de fumer dans le bus. L’homme en veste noir tenta en vain de ramasser le chapeau. L’odeur devint insupportable. La femme qui était avec lui sortit un mouchoir en papier de son sac avant que Claude ait éloigné le chapeau avec son parapluie du radiateur. Il s’approcha légèrement de la femme qui aussitôt cria à haute voix.


-Gaël, Gaël, mais c’est bien lui, c’est l’homme que j’ai vu quand il y avait cet incident avec le dépôt municipal il y a quelques années.


-Tu te trompes comme toujours, la personne que tu avais décrite à la police était beaucoup plus jeune, répondit l’homme calmement.


Claude devint pale comme un navet. Robert regarda Marcel d’une manière singulière et ouvrit la bouche pour mettre fin à ce moment de silence embarrassant. Avant de pouvoir sortir une parole, Charles intervint.


-Je me suis souvent posé la question à savoir ce qui reste après une situation vécue d’une manière intense. N’est-ce juste une idée ou une description de ce qui s’est passé qui nous est transmise par notre mémoire ? Ce que nous avons éprouvé comme réalité imminente, comme réalité vécu dans le moment même, se transforme-t-il en une pensée, peut-être en une conception de ce qui s’est passé ? Et s’il s’agit juste d’une pensée, d’une somme de paroles enchaînées dans un ordre logique, ne pouvons nous pas les façonner comme nous voulons, changer l’ordre des mots, tirer autant de conclusions que nous pouvons imaginer ?


-Merci, Charles, cette fois j’ai compris, soupira Claude d’un air soulagé. Tu veux juste dire que la femme raconte n’importe quoi, n’est-ce pas ?


Personne ne répondit. La femme regarda Claude d’une manière confuse. Gaël lui fit signe de se taire. Robert prit le portable pour continuer la lecture du feuilleton.


-Rien de nouveau dans le texte, remarqua-t-il. Le feuilletoniste ne connaît pas non plus les détails de l’explosion. Attendez, ah, voilà, il parle d’une dame avec un enfant.


-Ta fille était-elle avec toi ? demanda Gaël en se tournant vers sa compagne.


- Je ne me souviens plus, répondit-elle. Et si je m’en souvenais, rien ne changerait dans cette histoire.


A suivre…

 
 
 

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