Le cercle des amis

(roman-feuilleton rédigé par Pierre-Olivier Desautourre)

Episode 5(suite)Terrasse du manoir St. Marguerite. Les trois amis déposent leurs portables sur la table et attendent l’arrivée de Charles, en vain. Claude propose de jouer aux cartes. Sophie court dans le salon pour apporter un jeu.

-Puisque Charles rédige son testament, nous pouvons jouer une partie de poker, dit Marcel. Il n’aime pas ce jeu puisque il préfère de discuter et de partager avec nous ses belles théories.

-Il est très intelligent, il aura pu devenir un grand écrivain. Mais il n’a probablement pas saisi les opportunités au bon moment, répondit Claude.

-E ben oui, les bonnes idées ne suffisent pas, il faut bien les présenter pour les vendre, soupira Robert. Et avant de gagner de l’argent, il faut juste investir, du temps et des moyens sans espérer un retour. Bref, il faut être idéaliste.

-Idéaliste ou narcissique que sais-je ? dit Claude d’un air pensif. Je ne comprends pas pourquoi on peut exprimer ses idées ainsi en écrivant. Comment peut-on savoir que les autres n’ont pas déjà eu ces idées sans les exprimer ni les partager, car ils les considéraient comme des évidences de notre vie. Ensuite, il faut se poser la question à savoir pourquoi moi devrais-je exprimer ces pensées. Par une vocation, une illumination d’être une personne qui sort de l’ordinaire? Ou c’est juste le fait que mon idée est vraiment bonne et élargit nos connaissances ? Elle résiste même au doute permanent et systématique des sceptiques. Dans ce cas, il y a nécessité de l’exprimer et de la partager.

-Stop, Stop, Claude, enfin nous aurions pensé de nous occuper des choses plus simples en profitant de l’absence de Charles et voilà toi qui reprends son rôle. Sauf que toi tu avances juste des propos insensés.

-Je t’en remercie, tu es juste jaloux, parce que tu n’arrives pas à construire de telles phrases, rétorqua Claude. Enfin, je ne t’en veux pas. Mais j’ai trouvé un argument de plus pour expliquer le fait que toi tu n’es pas l’auteur de ce feuilleton.

-Ah bon, pourquoi ? Tu penses que je ne suis pas assez intelligent ?

-Exactement, tu es trop con !

Même après ces provocations, Robert ne se défendit pas en dévoilant des détails qu’il pouvait bien connaître. Il se tut et le doute que c’était lui qui écrivit les textes juste pour mettre dans une fausse lumière ce qui s’était passé lors de la soirée à la cabane ne se confirma pas.

A suivre…